Né dans le 13ème arrondissement de Marseille, il retrouve vendredi ses anciennes couleurs, le
club de ses rêves d'enfance. Depuis le cauchemar de la saison dernière, Peter Luccin a mis fin à
ses 12 années de contrat (!) et signé au Paris-SG. A 21 ans, le vice-champion de France et
finaliste de la coupe de l'UEFA 1999 est passé à l'ennemi. "J'ai longtemps hésité avant de venir
à Paris. Je me posais des questions quant à l'accueil qui me serait réservé par les supporters
du club". Le milieu défensif a essuyé quelques sifflets lors de ses premières passes au Parc.
Depuis, il récolte des applaudissements. Pour son premier choc, Auteuil et Boulogne comptent sur
lui. Paroles.
"Aucune équipe n'a le droit à l'erreur"
L'an passé au Vélodrome, je n'ai pas joué contre Paris. Mais j'aurai à cour de gagner face à
Marseille. Je ferai tout pour que le scénario soit inversé. Ce match est très attendu,
naturellement, mais les OM-Bordeaux, ou les PSG-Lens le sont également. Cette année, les
supporters parisiens ont la Ligue des champions mais les matches capitaux sont PSG-OM et OM-PSG.
Médiatiquement, je sens une tension (rires). Aucune équipe n'a le droit à l'erreur. Ce sera dur,
s'il y a un battu.
"Sur le terrain, il n'y a plus d'amis"
En dehors du terrain, tous les joueurs se connaissent. Il y a une très bonne ambiance avant et
après les matches. Mais sur le terrain, il n'y a plus d'amis. La semaine précédant le match, on
va certainement moins s'appeler que d'habitude. Ce n'est pas pour autant que l'amitié a disparu,
mais on ne pense qu'à gagner ce match. Je ne suis pas un chambreur. Sur le terrain, je ne
m'occupe que de ma prestation et de celle de mon équipe. Par contre, s'il y a des coups de
téléphone, je sais que Patrick (Blondeau) ne se gênerait pas, comme moi avec lui.
"Ma carrière passe avant tout"
Je veux absolument gagner quelque chose, le plus tôt possible. C'est la seule chose qui compte
dans une carrière. On me dit qu'à mon âge, j'ai le temps. Mais je ne veux pas attendre.
Marseille m'a fait comprendre que le club se dirigeait vers une saison de transition. J'ai alors
estimé que Paris était le meilleur tremplin pour moi. Même s'il y a cette rivalité entre
supporters, PSG a toujours été un grand club. Il pouvait répondre à mes ambitions, c'est pour
cela que je suis venu. Ma carrière passe avant tout. Je connaissais la réaction des supporters
des deux camps mais je voulais vraiment venir à Paris, en raison de l'ambition du club.
"La première étape, c'est Marseille"
Depuis que je suis arrivé, le Paris-SG n'a pas connu de crise. Si nous travaillons dans la
sérénité avant ce grand choc, c'est clairement grâce à nos résultats actuels. Mais tout n'est
pas encore parfait. Je dirais que notre pire adversaire, c'est le Paris-SG. On possède
l'effectif pour tout casser. Mais il faut que le collectif soit là, c'est la seule condition à
notre réussite. On l'a vu face au Bayern (1-0). La première étape de la série de huit matches,
c'est Marseille. Pour la confiance, ce serait bien de gagner avant le déplacement de Munich.
"Je veux gagner contre Marseille"
Si les supporters marseillais me sifflent vendredi, ce sera leur problème, pas le mien. Quand je
suis arrivé à Paris, j'ai aussi essuyé des sifflets. C'est comme ça. Les supporters des deux
camps rêvent d'une victoire dans les OM-PSG. Mais je suis à Paris et je veux gagner contre
Marseille. Quand j'étais à l'OM, je voulais gagner les matches face à Bordeaux.