Peter Luccin : « Transformer les temps faibles en temps morts » - Football 365 France - 26 novembre 2000


Par rapport au visage qu’il avait affiché en Norvège, le Paris SG a mué. Pour Peter Luccin, le club de la capitale a livré sa prestation la plus convaincante. Ambitieux, le milieu défensif ne s’emballe pas, conscient qu’il reste des détails importants à régler pour tutoyer les sommets.

Peter Luccin, après la large victoire de votre équipe contre Rosenborg (7-2), comment vous sentez-vous ?
Je suis heureux. Nous sommes qualifiés pour le second tour à un match de la fin de notre poule. La pression n’a pas pris le pas sur le jeu. On savait qu’il fallait gagner par plus de deux buts d’écart. Mais nous avons su jouer notre football. Durant la première demi-heure, nous avons vraiment fait un très bon match. Après, nous nous sommes retrouvés un peu déstabilisés durant cinq minutes. En deuxième mi-temps, nous sommes revenus sur le terrain avec les mêmes intentions que lors de la première demi-heure. C’est pour cela que nous avons fait un gros résultat ce soir.

Votre but, le quatrième du PSG, est important?
Il nous a fait beaucoup de bien. Nous savions qu’à 3-2, nous n’étions pas encore qualifiés. Mon but a pu relancer les troupes. Cela nous a permis de nous mobiliser à nouveau dans les vestiaires.

Qu’est-ce qui a changé au PSG depuis le match aller ?
Là-bas, nous n’avions pas joué. Ils nous ont posé énormément de problèmes et nous avons su en tirer les enseignements. Ils arrivaient à s’intercaler entre nos lignes, alors que là, nous étions beaucoup plus compacts. C’est pour cela que nous avons pu l’emporter.

« Il va falloir travailler sur la durée »

Est-ce la prestation la plus aboutie du PSG depuis le début de la saison ?
Je pense oui. C’est clair que la prestation de mardi constitue la meilleure sortie du PSG cette saison. Mais il ne faut pas s’arrêter là. On ne peut pas rivaliser avec les gros d’Europe juste sur un coup d’éclat. Il va falloir travailler sur la durée. C’est le plus important pour essayer d’être au même rang que les meilleurs.

Justement, après une telle rencontre, on se dit que le PSG a une belle saison devant lui. Est-ce aussi votre avis ?
Bien sûr. On peut essayer de jouer sur tous les tableaux. Nous sommes actuellement premier du championnat avec quatre points d’avance et nous sommes qualifiés pour le second tour de la Ligue des Champions. Nous sommes confiants. Mais il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers et baisser le pied au fil des matchs qui vont arriver.

Vous disiez que le PSG ne devait pas s’enflammer. Justement à 3-0, n’est-ce pas ce qui s’est produit ?
Si. Nous avons baissé le pied inconsciemment car nous savions que nous étions déjà qualifiés. Nous avons voulu protéger notre but en reculant. Or, Paris n’est capable que d’avancer, de traquer l’adversaire. C’est justement un point qu’il va falloir travailler.

Avec des joueurs comme Anelka, Christian ou Robert, le jeu du PSG est tourné beaucoup naturellement vers l’avant…
Bien sûr. Avec le potentiel offensif que nous possédons, nous sommes quasiment obligés d’être porté sur l’avant. Mais pour être vraiment à point, il faut savoir gérer les temps morts. Attention, pas des temps faibles, mais des temps morts durant lesquels on contient l’adversaire, ce, même dans notre moitié de terrain. Et surtout, ne pas encaisser de buts.

« Un problème d’inexpérience »

Ces sautes de concentration sont-elles dues à la jeunesse de l’équipe ?
Non, je ne pense pas. Nous avons juste été trop portés sur leur but pour essayer de tuer définitivement le match. C’est plus un problème d’inexpérience. Certains joueurs sont jeunes mais ont de grosses qualités.

Seulement, c’est le genre d’erreurs qui ne pardonnera pas devant les gros calibres de la Ligue des Champions…
Oui, il ne faudra pas commettre ce genre d’erreurs au second tour. Contre des équipes plus huppées, comme le Bayern, cela ne pardonne pas. Mardi soir, nous avons eu soixante-quinze à quatre-vingt minutes de très haut niveau, et c’est ce qu’il faut retenir avant tout.

Qu’en est-il de votre blessure ?
J’avais débuté le match avec une petite entorse. J’ai pu jouer avec, mais sur une frappe je me suis tordu à nouveau un peu la cheville. Comme je suis suspendu contre Bordeaux, j’aurai le temps de me soigner.

Article de Nicolas Berte